Au terme d’un appel de l’Association des Maires de Mayotte, soutenu par une grande majorité d’élus locaux, des mesures symboliques destinées notamment à interpeller l’État avaient été adoptées : suspension des bus scolaires, fermeture des administrations publiques…

Plusieurs réunions se sont tenues depuis, dont deux se sont déroulées au siège du Conseil départemental, pour trouver une issue à ce mouvement. Une nouvelle réunion s’est déroulée ce matin à l’hôtel de ville de Mamoudzou, en présence d’élus départementaux, elle a débouché sur une suspension du mouvement et sur de nouvelles formes d’action : répression des marchands de sommeil, expulsion des occupants illégaux, utilisation des munitions du raid, calendrier des décasages, concordances des fichiers de police, dispositif de sécurité similaire pour les chauffeurs à celui de la police nationale… Un planning de suivi des violences et un calendrier de rencontres avec le Préfet sont établis.

Le président du Conseil départemental Ben Issa Ousseni se « félicite qu’une issue ait été trouvée, permettant de ne pas paralyser l’île plus longtemps tout en maintenant l’expression de nos attentes partagées avec la population. Chacun a compris que nul ne souhaite un énième plan, de nouvelles tables rondes mais bien la mise en place de mesures concrètes et mesurables, qui associent l’Etat au premier chef, les collectivités, le collectif et l’ensemble des acteurs de la société civile ».

Une demande officielle de rendez-vous à l’Elysée.

« De mon côté, note le président, je formule une nouvelle fois le souhait que les élus de Mayotte, dans la diversité de leurs fonctions, soient reçus par le Ministre de l’intérieur et le Président de la République pour lui exprimer nos doléances et surtout pour obtenir des mesures adaptées ou adaptables au territoire de Mayotte. Je me réjouis que cette mobilisation collective et unitaire ait trouvé une première issue. Notre détermination et notre vigilance restent toutefois intactes pour avancer différemment et autrement au service de la population. J’ajoute avoir trouvé intéressante et riche la démarche consistant à faire primer l’urgence, à parler d’une seule et même voix. C’est ce que les mahorais(es) attendent de leurs responsables » salue le président, qui « reste, avec les élus départementaux, mobilisés, disponible autant que nécessaire pour veiller à l’application des mesures prises et pour prendre notre part à tout ce qui peut apaiser Mayotte et la population, dont nous entendons la colère et l’inquiétude » conclut-il.