Face au risque de basculement du 101ème département vers la guerre civile, je demande au gouvernement d’agir sans délai, avec force et en coordination avec les élus locaux

La violence de bandes barbares avec son cortège d’assassinats, de mutilations, d’incendies, de vols et de terreur qui frappe Mayotte et plongent ses habitants dans la torpeur depuis plusieurs années risque de déclencher une nouvelle grave crise politique dans le 100ème département. Faut-il rappeler qu’en quelques années, Mayotte a basculé d’un territoire parmi les plus sereins de France en région qui subit le taux d’homicides le plus élevé d’Europe !
Pourtant, les élus de Mayotte n’ont eu de cesse d’alerter les pouvoirs publics et d’émettre des propositions pour faire face à la crise sécuritaire fortement liée à Mayotte à l’immigration clandestine. Souvenons-nous qu’il a fallu plus d’un an pour que le gouvernement accepte la tenue et sa participation à des assises de la sécurité à Mayotte, alors même que la sécurité est la 1ère des compétences de l’Etat !
J’ai moins même interpelé des dizaines et des dizaines de fois le gouvernement depuis 2017, à l’Assemblée Nationale, en commission, en séance publique, par courrier, par questions publiées au journal officiel, par voie de presse. A chaque fois mes interpellations étaient assorties de propositions concrètes en matière législative, en matière réglementaire, en matière de moyens, d’infrastructures, d’administration et de personnel, concernant notamment les forces de l’ordre et l’institution judiciaire.
Toujours, avec l’ensemble des élus locaux, nous nous sommes efforcés de maintenir le fil du dialogue pour que la raison gagne les esprits à Paris.
Même si l’arrivée de Gérald DARMANIN au ministère de l’intérieur a permis une meilleure prise en compte d’exigence de sécurité, globalement le gouvernement demeure sourd aux souffrances des Mahorais et à leur aspiration à la sérénité.
En réalité, concernant Mayotte, la gesticulation prévaut souvent sur l’action résolue et le gouvernement intervient toujours trop peu et trop tard !
Mayotte est de nouveau au bord du gouffre. Par voie de conséquence, je demande solennellement au gouvernement d’agir sans délai, avec force et en coordination avec les élus locaux en :
- Convoquant en urgence une réunion interministérielle à Paris sur la sécurité à Mayotte ;
- Dépêchant une équipe composée des ministres de l’intérieur, de la Justice et des Outre-mer pour arrêter, en concertation avec les élus de Mayotte, les mesures et les moyens urgents qui s’imposent pour faire reculer l’insécurité et éviter le basculement du territoire dans la guerre civile. /

MAnsour Kamardine