La Première ministre a dû affronter la colère d'habitants de l'île, confrontée à sa pire sécheresse depuis 1997.

Les Mahorais n'ont actuellement accès à de l'eau potable qu'un jour sur trois. Après les chants traditionnels et colliers de fleurs, place aux mécontents. En déplacement express à Mayotte, Élisabeth Borne a dû affronter de très vives huées. "On en a marre", a ainsi pu entendre la Première ministre de la part de manifestants qui brandissaient des panneaux indiquant notamment "Macron m'a tuer", "49.3 contre la délinquance" ou "Mayotte en sous-France".

Pas d'eau potable plus d'une ou deux fois par semaine

La cheffe du gouvernement en visite pour la première fois était attendue au tournant par la population. L'île est confrontée à de très graves pénuries d'eau depuis l'été.

Elle aurait dû arriver en novembre mais, pour l'instant, la pluviométrie est au plus bas.

L'insécurité, "pas possible" pour Borne

Ce vendredi matin, la Première ministre a assisté à une distribution d'eau en bouteilles qu'elle a promis de poursuivre "aussi longtemps que nécessaire".

Élisabeth Borne était également attendue sur la question de l'insécurité à Mayotte. Des barrages ont été montés par des habitants du sud de l'île fin novembre pour lutter contre des actes de délinquance, en forte hausse ces derniers mois.

"C'est sûr que c'est pas possible. (...) la violence que vous vivez ce n'est pas normal", a-t-elle reconnu, sans annonce spécifique, tout en promettant de "lutter contre l'immigration irrégulière".

Prise en charge des factures d'eau

Mayotte est particulièrement frappée par les conséquences du réchauffement climatique, comme le sont généralement les îles. En 2015, des météorologues constataient une hausse de température de 1,5% en 10 ans sur le territoire.

Élisabeth Borne a annoncé en octobre dernier la prise en charge des factures d’eau des Mahorais par l’Etat, sans changer la situation des habitants.

Les Mahorais sont forcés de s'organiser en fonction des « tours d’eau »: des coupures planifiées mises en place par les autorités en fonction des zones géographiques. Un vrai casse-tête pour ceux qui travaillent ou sont scolarisés pendant ces créneaux horaires. La rédaction de Chiconi FM./