Mr ANKARAMATI Fahade

97670 CHICONI

Monsieur le Grand Cadi De Mayotte Mahamoudou Hamada Saandi

Chiconi, le 02 mars 2021 Monsieur le Grand Cadi,

 

السلام عليكم ورحمت الله تعالى وبركته

Par la dite, je me permets de vous interpeler avec tout le respect qu’il vous est dû sur la situation sanitaire actuelle dans notre île.

En effet, depuis le début de l’année 2020, le covid-19, devenu pandémie, sévit. Et Mayotte n’est pas épargnée malheureusement comme nous l’observons tous. À l’heure où je vous écris cette lettre, cent dix âmes mahoraises ont quitté ce monde pour l’au-delà à cause de cette maladie. Qu’Allah leur fasse miséricorde.

Face à une telle crise sans précédent, se pose la question des rites funéraires musulmanes. Enterrer nos défunts dans un cercueil, manque d’information au préalable concernant le lavage mortuaire avant la mise en caisse, constituent pour nous les Mahorais une situation hautement violentes dans nos savoir-faire et savoir-être. Nous sommes désemparés, désarmés, démunis et surtout choqués. En somme, nous nous posons mille et une questions sans réponse hélas.

C’est pourquoi, en votre qualité de Grand cadi, garant de la cohésion islamique dans l’île, il vous est impératif de nous expliquer et surtout de nous rassurer. Nous faisons certes face à cas de force majeure. Alors que prévoit la législation islamique dans pareil cas ? Que dit-elle sur l’utilisation du cercueil et du lavage face à ce virus si contagieux ?... Autant de questions qui attendent de réponses.

Il est donc de votre entière responsabilité de communiquer. Vous savez bien comme moi toute la violence subie que nous éprouvons lors de la perte d’un être proche et cher surtout que nous savons qu’il nous est impossible de le voir durant son hospitalisation. À cela s’ajoute la peine de ne plus le revoir à cause de l’interdiction formelle d’ouvrir le cercueil.

Vous êtes, Monsieur le Grand Cadi, le référent des Mahorais musulmans que nous sommes. De ce fait, vous nous devez des réponses. Et je suis persuadé que votre intervention tellement espérée atténuera beaucoup nos peines bien qu’elle n’effacera pas bien sûr les douleurs ressenties. Seul, le Très-Haut, Ar-Rahmân, possède ce pouvoir.

Comme moi, vous savez que le Mahorais est beaucoup attaché à sa Religion. Par conséquent, vous devriez communiquer pour l’apaiser. En outre, des souplesses existent dans pareil cas et les Mahorais sont en droit de le savoir.

Je formule l’espoir que ma demande, Monsieur le Cadi, retienne votre attention. Qu’Allah vous guide ainsi qu’à nous autres. وعليكم السلام ورحمت الله تعالى وبركته

 

Fahade ANKARAMATI