Budget 2026 : pourquoi les Outre-mer dénoncent un recul historique ?
Le cri d’alarme des députés ultramarins
Un budget 2026 qui inquiète
Alors que le gouvernement Lecornu présente son projet de loi de finances 2026, les députés des Outre-mer, dont Anchya Bamana, députée de Mayotte, tirent la sonnette d’alarme. Selon les premières estimations, près de 19 milliards d’euros de nouveaux impôts et taxes pèseront sur les ménages français : hausse des droits de succession : « l’héritage, ce truc qui tombe du ciel, doit être taxé », selon la présidente de l’Assemblée nationale, taxation des tickets-restaurant, baisse du salaire des apprentis, suppression de l’aide au permis de conduire, et gel des aides au logement.
Les Outre-mer : les grands perdants
Pour les territoires ultramarins, le constat est encore plus sévère. Le budget des Outre-mer recule de 628 millions d’euros, soit -18 % par rapport à 2025, et la tendance se poursuivra jusqu’en 2028 (-24 %).
Les collectivités locales et le secteur de l’aménagement du territoire voient leurs moyens chuter de 23 %. Le Fonds exceptionnel d’investissement (FEI), outil majeur d’appui aux infrastructures, est divisé par deux. « Nos territoires deviennent la variable d’ajustement du budget de l’État », déplore Anchya Bamana.
À Mayotte, la situation est jugée critique : aucune ligne budgétaire claire n’est prévue pour la reconstruction post-cyclone CHIDO, malgré les multiples promesses et visites ministérielles depuis décembre 2024. « La population attend toujours des actes concrets », souligne la députée, rappelant que l’île a subi l’une des pires catastrophes climatiques de son histoire récente.
Un front commun des députés ultramarins
Face à ce qu’ils qualifient de « mépris du Gouvernement pour nos peuples et nos territoires », quinze députés ultramarins ont signé un courrier commun adressé au Premier ministre Sébastien Lecornu le 24 octobre 2025, 25 10 24 courrier commun budget… Parmi les signataires : Christian Baptiste, Élie Califer, Max Mathiasin, Olivier Serva (Guadeloupe) ; Béatrice Bellay, Marcellin Nadeau, Jean-Philippe Nilor, Jiovanny William (Martinique) ; Jean-Victor Castor, Davy Rimane (Guyane) ; Karine Lebon, Joseph Rivière (La Réunion) ; Anchya Bamana (Mayotte) ; Stéphane Lenormand (Saint-Pierre-et-Miquelon) ; Moerani Frébault (Polynésie française).
Dans ce courrier, les élus dénoncent l’absence totale de concertation préalable avec les ministres concernées — Naïma Moutchou (Outre-mer) et Amélie de Montchalin (Action et Comptes publics) — malgré la promesse d’une « attention personnelle et permanente aux dossiers ultramarins ». Ils demandent en urgence une réunion avec le Premier ministre ou, à défaut, avec les ministres des Outre-mer et du Budget, pour faire entendre la voix de leurs territoires.
« Nos peuples ne peuvent plus attendre »
Les députés rappellent que leurs régions subissent déjà des retards structurels — dans l’accès à l’eau, à l’énergie, à la santé, à l’éducation ou encore à l’emploi. « L’égalité réelle avec l’Hexagone reste un horizon inaccessible », écrivent-ils. Pour Anchya Bamana, la reconstruction de Mayotte et la lutte contre la vie chère exigent des engagements budgétaires forts et durables, loin des effets d’annonce. « Un budget, c’est un choix politique. En diminuant les moyens des Outre-mer, on condamne nos territoires à rester à la traîne. »
Mayotte : une situation d’urgence
Au lendemain du passage du cyclone Chido, plusieurs milliers de familles vivent encore dans des logements précaires, parfois sans électricité ni eau potable. Les infrastructures scolaires et hospitalières demeurent fragiles. L’absence de ligne spécifique pour la reconstruction dans le budget 2026 est perçue comme une injustice majeure par les élus mahorais. Anchya Bamana appelle à une mobilisation citoyenne et institutionnelle : « Pour nous faire entendre par le Gouvernement, il n’y a pas mieux que d’unir nos voix. Le combat continue ! ».
La rédaction Chiconi FM./









